1/12/2019
visiter prague
Dans une boule de cristal, indemne des outrages du temps, Prague reflète toutes les périodes architecturales, époques d’histoire, et contes imaginaires de notre passé. Sur la place de la Vieille Ville, les façades romanes colorées côtoient celles, étroites, d’Art nouveau et les clochers baroques ou gothiques. Les saints pétrifiés du pont Charles donnent à l’époque baroque toute sa démesure et l’horloge astronomique du XVe siècle promet de garder éternellement le tempo lorsque les églises de toutes ères rivalisent de leurs beffrois.
Sur le bord de la Vltava, palais et demeures rappellent les couleurs de Venise. La ville aux cent clochers n’est pas qu’une ville-musée. Dès les premiers instants, on découvre une ville tout aussi belle mais plus trépidante que l’image d’Epinal qu’on s’en fait souvent. Trop trépidante même, peut-être, lorsque les millions de touristes débarquent sur le pont Charles pour s’enivrer des panoramas somptueux sur la Vltava, en contrebas du Château. Prague peut alors révéler d’autres trésors, à condition de prendre la peine de sortir des itinéraires les plus prisés : des ruelles sans nom abritant des « kavárna » dans lesquels se réfugient les Tchèques, des cafés littéraires paisibles dont on ne devine pas l’existence de l’extérieur et toujours, quel que soit le détour que l’on prenne, une beauté architecturale sans pareille. Et, pour ceux que la foule rebuterait, il suffit d’oser visiter Prague au cœur de l’hiver, lorsqu’une nappe de neige lui confère l’aspect le plus romantique qui soit.
une architecture unique
Prague dispute à Paris et Venise le titre de « plus belle ville du monde ». Ville d’art depuis plus de mille ans, Prague a été façonnée par les différentes dynasties qui se sont succédé sur le trône de l’empire, comme l’empereur de Bohême Charles IV ou la famille des Habsbourg. Aujourd’hui, la ville regorge de bâtiments Renaissance et baroques. Si vous êtes curieux, des centaines de monuments éparpillés dans le pays attendent d’être découverts.
Les églises, les couvents, les châteaux baroques avec leurs tours rondes pointant jusqu’au ciel et les nombreuses œuvres d’art signées Dientzenhofer, Santini, Brokof, Braun, comme les deux églises Saint-Nicolas et le couvent de Brevnov, ont récemment conquis leurs lettres de noblesse. Festivités
FÉVRIER : BALS
Février est le début de la saison des bals à Prague et dans toute la République tchèque. Dans la capitale, les plus belles salles sont prises d'assaut comme la Maison municipale ou le Lucerna. Ils sont organisés par les lycées, mais si vous avez la chance d'être invité n'hésitez pas à aller goûter à cette ambiance exceptionnelle.
AVRIL : PÂQUES (VELIKONOCE)
Pâques se célèbre partout, mais la ville de Rožnov pod Radhoštěm (nord de la Moravie) est le lieu d'une très belle fête, autour de coutumes et musiques folkloriques.
DU 30 AVRIL AU 1ER MAI : LES SORCIÈRES BRÛLÉES (PÁLENÍ ČARODĚJNIC)
Dans tout le pays, on brûle les sorcières sur de grands feux, puis des fêtes et concerts se succèdent... depuis cinq siècles.
DU 12 MAI AU 3 JUIN : PRINTEMPS DE PRAGUE
Un des festivals les plus prestigieux de la ville. Les grandes salles affichent complet lorsque se produisent les plus grands artistes nationaux et internationaux de musique classique. Incontestablement le plus grand événement musical de la ville, qui fêtera en 2012 sa 66e édition. Il commence traditionnellement le 12 mai, date anniversaire de la mort de Bedrich Smetana, et s'achève le 3 juin par la 9e Symphonie de Beethoven au Rudolfinum. Réservations indispensables.
SEPTEMBRE : DVOŘÁK PRAGUE FESTIVAL
Deuxième et troisième semaine de septembre, Concerts de musique classique au Rudolfinum.
DÉCEMBRE : FÊTES DE NOËL
Sur toutes les places de la ville, notamment Staromĕstské Námĕstí, mais également la place Venceslas ou encore la place du marché Havelská, les fêtes de fin d'année sont célébrées avec faste et force marchés traditionnels. C'est l'occasion de déambuler place de la Vieille Ville, en quête de vin chaud et de roboratives saucisses à la moutarde, servies sur une tranche de pain, à déguster dans le froid pour mieux en apprécier la chaleur ! Et ceux qui se seront suffisamment réchauffés n'auront plus qu'à aller piquer une tête dans la Vltava. Chaque 26 décembre, des centaines de courageux nageurs plongent dans les eaux du fleuve, qui "titre" alors à peine 3 °C… LES QUARTIER A VISITER A PRAGUESTARÉ MĚSTO ET JOSEFO
Cet ancien ghetto tient son nom de Joseph II de Habsbourg. C’est au XIIIe siècle et avec les croisades que la ségrégation des juifs commença. Le maire de Prague ayant décidé d’enfermer la population juive à l’intérieur du quartier, celle-ci s’organisa pour vivre, complètement isolée du reste de la ville. Sans droits politiques, les juifs avaient créé leur propre administration – jusqu’à ce que Joseph II rétablisse leurs droits civiques et religieux en 1783. Josefov devint alors un arrondissement à part entière.
Plus délabré que les autres quartiers en raison de son isolement, il fut l’objet d’un plan d’assainissement à la fin du XIXe siècle. On garda uniquement les lieux de culte, le cimetière et l’hôtel de ville ; on rasa tout le reste. De cette gigantesque opération immobilière jaillit, en l’espace de quelques années, un quartier révélateur de tous les styles de l’époque et dont le résultat est d’une grande cohérence architecturale. C’est un bonheur de parcourir ses rues, plus calmes que celles de Malá Strana, et de recenser tous les détails ornementaux qui embellissent les grandes demeures colorées : frises, statues qui supportent des balcons, portes sculptées… On peut passer des terrasses ultra-sélectes de Pařížská aux ruelles pavées villageoises aux alentours de Sainte-Agnès.
MALÁ STRANA, HRADČANY ET LE NOR
Situé au sommet d’une colline, Dejvice recèle villas et jardins somptueux. Les diplomates ne s’y sont pas trompés et le quartier compte un grand nombre de consulats et de résidences d’ambassadeurs. Celle du délégué des Etats-Unis, qui couvre 1,5 ha, rivalise avec celle, non moins spacieuse, de l’ex-Union soviétique, une propriété de 2 ha. C’est donc un quartier résidentiel, coincé entre les parcs. Les curiosités touristiques y sont rares, mais s’y balader, au hasard, est un vrai plaisir.
NOVÉ MĚSTO ET VYŠEHRAD
Malgré son nom, la « Ville Nouvelle » date du XIVe siècle. C’est Charles IV qui a décidé de la fonder pour agrandir Prague et a donné de nombreux avantages fiscaux aux nouveaux habitants de cet endroit. Son architecture est tout à fait différente de celle de la Vieille Ville, qui est née spontanément, au fur et à mesure. La taille de la Nouvelle Ville est trois fois supérieure à celle de la Vieille Ville. Les rues sont droites et s’organisent aujourd’hui autour de deux places : Karlovo Naměstí et Václavské Naměstí. Cette dernière, ancien marché aux chevaux, est le cœur vital de la capitale, avec ses cinémas, ses restaurants, ses fast-foods et casinos. Les rues qui l’entourent se sont transformées en une succession de galeries marchandes, les passages forment une vraie ville parallèle ; empruntez-les sans crainte, ils font partie du quotidien des Pragois qui souhaitent éviter la foule de la place Venceslas. Souvent, ils datent de la fin du XIXe siècle et sont joliment décorés par des peintures ou des mosaïques, allez voir le passage du palais Lucerna construit dans le style Sécession, en 1912, avec son bel escalier qui monte au cinéma, un des plus beaux de Prague, et son café-bar qui vous rappelle un autre siècle. Karlovo Náměstí, ancien marché au bétail, est aujourd’hui la plus grande place de Prague.
Vyšehrad, le berceau historique de Prague, est un quartier un peu excentré, mais finalement pas si loin en métro. C’est un lieu enchanteur, calme, à l’écart des flots touristiques. Il ravira les habitués de la capitale tchèque, ceux qui désirent s’écarter un peu des quartiers trop connus et vivre ainsi un « autre Prague ». VINOHRADY ET ŽIŽKOV
Ces deux quartiers pragois possèdent l’immense avantage d’être un peu en retrait du circuit touristique habituel, cependant c’est peut-être ici que vous appréhenderez le mieux la ville. Ces quartiers sont anciens et constitués de maisons datant pour la plupart de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle. Fiefs de l’aristocratie jusqu’en 1930, ils sont à présent habités par des familles aux revenus modestes, des personnes âgées ou des Tsiganes (surtout à Žižkov). La réhabilitation de cette partie de la ville étant assez anarchique, on y voit se succéder merveilles de l’Art nouveau et façades néo-Renaissance au milieu de blocs de béton et d’immeubles délabrés soutenus par des échafaudages inamovibles depuis des années… Sans parler des étendages à l’italienne qui claquent dans le vent, été comme hiver, sous les statues de Mucha. Néanmoins, le quartier perd peu à peu son aspect populaire, et les belles rues calmes (de Vinohrady surtout) attirent les nouveaux riches et les hôtels de catégorie supérieure. C’est beau (surtout) et laid (parfois) à la fois, calme le jour comme la nuit, c’est triste et serein en même temps, bref c’est Prague et, lorsque vous serez lassé du flot de touristes, c’est là qu’il vous faudra venir.
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